75 rue Caulaincourt 75018 Paris Licence n°2-1030678

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Licence n°2-1030678
Que le spectacle soit une fête, un rêve mais aussi un moment de réflexion et de découverte, dans un esprit de tolérance et de respect de la différence.

Judith de Jean Giraudoux

JUDITH
Pièce représentée en 2012-2013, au Théâtre du Nord-Ouest, dans le cadre de l'intégrale Giraudoux, avec le soutien de la famille Giraudoux.
  


Les Troyennes d'Euripide, adapté par Jean-Paul Sartre 




 Le drame se situe après la guerre de Troie qui a duré dix ans. "Les Troyens sont morts, tous"
 Les femmes, notamment Cassandre, Hécube et Andromaque, attendent leur sort: elles seront le butin des vainqueurs.
 Le texte d'Euripide, adapté par Sartre après la guerre d'Algérie, est une condamnation de toutes les guerres.
La présence du choeur amplifie le propos, si bien que cette page d'histoire devient un drame universel qui reste et restera toujours d'actualité.
 Une mise en scène volontairement sobre, une atmosphère magique et émouvante donnée par le jeu des acteurs, par la lumière, la musique et les teintes automnales.





Huis-Clos de Jean-Paul Sartre (octobre/décembre 2011)
Pièce reprise ensuite par d'autres metteurs en scène.




Le Figaro Magazine 6 août 2011:


Le Passeport de Pierre Bourgeade (Janvier / Février 2011)


LE PASSEPORT : note de mise en scène


Il s’agit d’un enfermement non pas carcéral mais politique et psychologique figuré par un poste de douane. Là, se joue la vie d’une femme à qui est refusé le droit de franchir les limites du territoire mais aussi celui d’aimer. L’homme, le douanier, s’est enfermé lui-même, jusqu’à s’interdire tout sentiment, au nom de l’ordre, de l’obéissance aveugle et zélée à l’Etat suprême. C’est une satire kafkaienne sur l’absurdité du système bureaucratique mais c’est aussi, en sous-texte, l’histoire d’un amour impossible.

Ce double enjeu donne toute sa profondeur à la pièce et rend le travail particulièrement intéressant. J’ai choisi deux comédiens ayant une solide formation et une longue expérience, capables de travailler le non-dit, pour fouiller avec eux la psychologie de ces personnages complexes.

L’autre intérêt de cette pièce est l’universalité du propos ainsi que le ton qui s’apparente à celui des films nordiques où le rire, l’émotion voire la tragédie se confondent.












Moi, Adèle, épouse Labiche

http://compagnielesantonins.blogspot.com/p/moi-adele-epouse-labiche.html

Ecrit par Monique Lancel

Adèle : Monique Lancel

Eugène : Lucien Czarnecki

Mise en scène : Céline Bédéneau

24 février 1880 : Eugène Labiche est reçu à l'Académie Française. Branle-bas de combat... Adèle soliloque, Eugène ronfle. Un irrévérencieux mais sympathique regard sur le couple Labiche, par le petit bout de la lorgnette.

Théâtre du Nord-Ouest, 13 rue du Faubourg-Montmartre, Paris 9ème, M° Grands boulevards
Les 27 et 28 septembre à 19h, le 3 octobre à 12h30, les 4 et 10 octobre à 19h, le17 octobre à 12h30, le 1er novembre à 19h et le 7 novembre à 12h30.



Une critique parmi d’autres :

« Un spectacle inattendu et très intéressant sur Labiche et sur la femme de Labiche. La pièce s'apparente plutôt à un monologue. Elle est très fine et très bien écrite. L'actrice qui, semble-t-il, est aussi l'auteur de la pièce, fait une belle prestation : plus d'une heure de spectacle qu'elle tient pratiquement à elle toute seule. J'ai été passionnée par cette histoire, la justesse de la reconstitution historique, l'émotion qui s'en dégageait, l'humour discret, la tendresse. C'est l'histoire d'une femme du dix neuvième siècle avec ses désirs larvés, ses révoltes vite interrompues, sa passion de la vie et aussi son amour pour un écrivain qui sait trop mal répondre à son dévouement. j'ai vraiment beaucoup aimé cette pièce. madame Monique Lancel, écrivez-nous en d'autres ! »

(source : BilletRéduc BilletRéduc.com)




Lecture : Mon âme dans un bocal

La Compagnie Théâtrale les Antonins propose diverses lectures, parfois en collaboration avec l'association « les Mots Parleurs ».


Prochaine lecture :

Mon âme dans un bocal, de Per Christian Jersild, par Céline Bédéneau

Comédie des 3 Bornes, 32 rue des Trois-Bornes, Paris 11ème (M° Goncourt ou Parmentier)

les Mardis : 5 octobre, 16 novembre, 7 décembre 2010 à 20h15.


Affiche : Gérard Chantier


Lectures déjà programmées :

- « L’autre coté du souvenir » de Yi Kyunyong (les Mots Parleurs) au Cinéma des Cinéastes (Paris)

- « L’île flottante » de Chantal Thomas. Dans le cadre du spectacle mis en scène par Alfredo Arias au Théâtre Chaillot.( Les Mots Parleurs )
- « Une passion brisée » : lecture-spectacle sur Sylvain Itkine au théâtre de la Vieille Grille et au Théâtre du Nord Ouest.
- « Mon âme dans un bocal » Per Christian Jersild (auteur Suédois) au théâtre du Nord Ouest.


Epoustouflant !

Un texte remarquable, effectivement "étrange et fascinant", comme indiqué sur l'affiche, et une lecture qui nous tient en haleine, rythmée, subtile, bref un délice pour l'imagination et une splendide interprétation : ça secoue !...


Une lecture fascinante !

Un texte très fort, à la fois drôle et terriblement dérangeant, un texte à découvrir, merveilleusement servi par l'interprétation de Céline Bédéneau. La diction précise de la comédienne, son sens du rythme permettent de suivre d'un bout à l'autre ce texte difficile sans éprouver le moindre ennui. A faire connaître absolument !...

(source : BilletRéduc BilletRéduc.com)

Don Juan satisfait de Sylvain Itkine


PROJET SOUTENU PAR LA BIBLIOTHEQUE NATIONALE DE France



A l’automne 2008, ayant reçu un fonds important d’archives sur Sylvain Itkine, la B.N.F. a décidé qu’il était de son devoir de réhabiliter cette figure marquante du théâtre. Le 3 octobre 2008, elle a organisé un colloque intitulé « Sylvain Itkine, une étoile filante dans le théâtre français de l’entre deux guerres. »

C’est dans le cadre de cette réhabilitation qu’il a été décidé de mettre en scène cette pièce, Don Juan Satisfait, éditée chez Corti mais jamais représentée.



Sylvain Itkine, une étoile filante dans le théâtre français de l’entre-deux-guerres.


Il y a cent ans naissait Sylvain Itkine, comédien, metteur en scène, dramaturge.

Il avait mis en scène Vitrac, Jarry, Michaux, travaillé avec Prévert et collaboré au groupe Octobre, fait du cinéma avec Renoir et fréquenté les surréalistes. Il rêvait d’aventures radicales plutôt que de faire allégeance au cartel des gauches, il pensait utopies comme d’autres jeunes gens de son temps (Blin, Barrault). Il avait des projets à revendre qui l’aidèrent à surmonter les épreuves de l’occupation, avant de payer de sa vie son engagement dans la résistance.

Cet après-midi permettra d’évoquer les multiples activités de Sylvain Itkine et de mieux le situer dans le paysage théâtral français.

Manifestation proposée par Gérard-Denis Farcy, professeur à l’Université de Caen Basse Normandie.



Sylvain Itkine - 1908-1944



Note biographique extraite de l’article de Georgette Gabey – « Sylvain Itkine, mon frère » - publié dans la revue d’Histoire du Théâtre de juillet-septembre 1964


Petit-fils d’intellectuels juifs de Kovno (en Lituanie), fils de Daniel Itkine – ouvrier joaillier à Paris – et de Rachel Braunstein – elle-même de père russe - Sylvain Itkine est né à Paris en 1908.


En 1937, avec la troupe qu’il a constitué « Le Diable écarlate », au Théâtre d’Essai de l’Exposition, Itkine monte « Ubu enchaîné », d’Alfred Jarry, dans des décors de Max Ernst. Pour cette création, il recevra la médaille d’or.

Avec d’autres metteurs en scène de sa génération – J.-L. Barrault, Julien Bertheau, Jean Servais et Raymond Rouleau – Itkine avait le projet d’un « théâtre des cinq » qui aurait été une association coopérative de comédiens. Il rêvait par ailleurs d’une revue d’action théâtrale et littéraire pour lui et ses amis : ainsi naquit « la nouvelle saison ».

En 1938, il monte pour la première fois en France une pièce d’Henry de Montherlant, « Pasiphaë » ; à cette même époque, il profite d’une immobilisation de plusieurs mois, causée par un accident de ski, pour écrire en collaboration avec Pierre Fabre, sa première pièce « La Drôlesse » et adapter avec son ami O’Brady une pièce de Beaumont et Fletcher : « Le Chevalier au pilo flamboyant ».

Septembre 1939 – le soldat Itkine est envoyé quelque part dans l’Est.

En Août 1940, après la débâcle, on le retrouve dans la France non encore occupée, à Marseille, où il fonde avec quelques camarades, une usine coopérative de pâte de fruits, et …se remet à écrire pour le théâtre : ce sera « Don Juan satisfait » et « Théâtre d’ombres ». Pour une représentation, près de Marseille, il monte « Chaînes » d’Henri Michaux. Ce sera sa dernière mise en scène. Il s’engage de tout son être dans la résistance active. Il travaille pour le service de renseignements du mouvement de libération nationale à Lyon. Le 1er août 1944, dénoncé par un agent double, Sylvain est arrêté, torturé. Trois jours après son arrestation, sa trace se perd…

« Il est difficile de dire – écrit André Frank – d’un être arrêté en plein essor, ce qu’il eût donné de personnel, d’irremplaçable au théâtre d’aujourd’hui. Il eût apporté vraisemblablement un sens merveilleux des puissances du théâtre, des magies, il serait devenu un nouveau Baty, mais avec combien plus de hardiesse. »



Résumé de la pièce :


Don Juan revient, accompagné de son fidèle Sganarelle, dans sa ville de Séville, après avoir défié la mort et cherché dans « les vieux grimoires la pierre philosophale ». Il s’installe dans la forêt et, s’étant fait connaître comme un savant capable de guérir les maux d’amour, il va recevoir ses anciennes conquêtes afin de leur »dessiller les yeux ».


Ce texte est une réflexion poétique sur le thème de l’amour et de la mort , les deux étant liés : les réponses que l’on cherche dans l’amour, seule peut-être la mort pourra les donner.
"Ce médiocre créateur m'a tracé mes limites", s'exclame Don Juan, reprochant à Dieu de ne pas l'avoir créé à son image. Il est semblable à l'albatros de Baudelaire : ses ailes de géant l'empêchent de marcher.


Les comédiens :


Don Juan : Aurélien Bédéneau

Sganarelle : Valentin Terrer

Estella : Clémentine Stépanoff

Leona : Marianne Villou

Ines & Compte Sonsuelo : Jessy Dessaix

La nourrice : Muriel Adam

Conchita : Ronit Cohen

Mise en scène : Céline Bédéneau

Musique Originale des chansons : Mélisa Beaujour

Conception décor : David Auboué

Photographies extraites du spectacle et affiche : Gérard Chantier & Gaël Boulard



A PROPOS DE LA MISE EN SCENE


Monter Don Juan Satisfait était une lourde responsabilité : création d’une œuvre au style extrêmement dense, réhabilitation d’une personnalité marquante de l’histoire du théâtre. Mais pour une passeuse de mots, quel projet bouleversant : faire entendre la voix d’un homme de talent sacrifié à l’aube de son parcours artistique ! Qui plus est, dans un superbe texte qui n’est pas sans rappeler Montherlant (Sylvain Itkine avait mis en scène la première pièce de Montherlant, Pasiphaé) et à propos d’un sujet aussi mythique, Don Juan. De plus, j’avais la primeur de découvrir, grâce à l’aide des conservateurs de la Bibliothèque Nationale de France, les écrits de Sylvain Itkine qui m’éclairaient sur l’auteur et sur son Don Juan, sur cette recherche d’absolu qui va l’entraîner au plus profond des enfers, « fouillant » l’âme humaine pour toucher la vérité au-delà des apparences.

Tout était signe : l’espace – je retrouvais là un sujet qui m’était cher – le rythme, le corps.

Et en filigrane, je percevais le thème de l’engagement qui prenait toute son importance s’agissant d’un écrivain résistant, mort torturé un an après avoir écrit cette tragédie.

Monter cette pièce n’était pas une tâche facile (mais aussi excitante qu’une énigme à résoudre). Tout en créant la vie, avec de la chair, du quotidien, je me devais de respecter l’écriture souvent lyrique. Aussi, après avoir approfondi la situation, le caractère des personnages et cherché leur gestuelle, avons-nous travaillé certaines scènes comme des morceaux d’oratorio ; je devenais chef d’orchestre.

Autre difficulté ; allier baroque et sobriété. Le décor, impressionnant mais simple, plutôt stylisé qui réaliste, devait être signifiant, être lui aussi un personnage.

Quant aux chansons additionnelles (prévues par Sylvain Itkine pour cette pièce mais ne figurant pas dans l’édition de chez Corti), nous avons dû en réécrire la musique car nous n’en possédons que les paroles.

Tout au long de notre parcours, ce texte devait nous réserver bien des surprises et des émotions, à nous acteurs, puis aux spectateurs. C’est dire la complexité de ce Don Juan Satisfait que j’ai déchiffré grâce à la Pierre de Rosette de Sylvain Itkine que m’avaient apportée les héritières, Carine Itkine-Hénon et Irène Itkine. Je leur adresse tous mes remerciements.

Céline Bédéneau.



COMMENTAIRES DE DEUX COMEDIENS



DON JUAN

C’était une chance pour moi d’incarner Don Juan, de sonder la densité de ce personnage qui a les pieds rivés au sol mais qui voudrait tant s’en arracher.

J’ai fait tout un travail d’intériorisation pour aimer cet homme (car il doit être un homme et non un mythe), pour comprendre ses colères quant à ce dépassement qu’il ne peut atteindre, pour ressentir son enthousiasme juvénile quand il croit y être parvenu, puis ses rancœurs et son amertume d’homme mûr.

Cela m’a également passionné de rechercher corporellement l’évolution du personnage. Par ailleurs, j’ai dû faire mienne une centaine de pages mais ayant joué Shakespeare et Claudel… Le plus difficile était de ne pas tomber dans le piège de cette magnifique écriture, de savoir jongler entre lyrisme et sobriété.

Et je dois l’avouer, le thème de cette recherche d’absolu faisait écho en moi. Mais n’est-ce pas le cas de tout comédien ?



ESTELLA ET MANUELA

C’est un plaisir pour moi de jouer tour à tour des personnages si différents. Estella incarne la pureté et l’innocence, fraîche comme la rosée du matin, prête à s’abandonner toute entière à l’amour. Derrière sa candeur, une part de mystère dans les messages troublants qu’elle délivre.

Manuela, c’est la rosée du soir dans la chaleur de l’été, la sensualité. Elle rêve d’aventure et de passion et elle se rebelle contre sa maitresse qui tente d’étouffer ses désirs.

Plaisir multiplié : entre les scènes, je chante des textes de Sylvain Itkine et je laisse la poésie m’emporter…



Critique de Don Juan Satisfait, d’Itkine


« Seul, je me suis promené dans des forêts d’arbres morts » écrivait le poète.

C’est dans ce décor, après avoir tout brûlé, et d’abord lui-même, que Don Juan revient, flanqué de son fidèle Sganarelle. Mendoza les a-t-elle oubliés ? Que sont devenues ces femmes séduites…et abandonnées ?

La pièce d’Itkine, ce russe foudroyé, surprend par l’éclairage nouveau de ce personnage mythique et inconnu dans ses profondeurs. Don Juan, humain, fébrile, ravageur, vient dire son fait à la médiocrité, aux fausses amours, à l’habitude. Il revient pour dire à la Femme : qu’as-tu fait de ton feu ?

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Le texte, magnifique dans les harangues – contre l’infanticide, contre la compromission – s’épuise parfois dans les redites, dans les envolées capées, les gémissements et les démonstrations-gigognes.

Mais la mise en scène de Céline Bédéneau, implacable perfectionniste, bande toute l’énergie des comédiens tous également inspirés et fanatiques.

Aurélien Bédéneau, qui devra bien, un jour, être volé par une Comédie Française dans une bonne période, compose un magistral, frêle, violent, indigné Don Juan, réinventant le héros avec une insolence presque enfantine. Retenir ce nom.

Auprès de lui, Valentin Terrer : Sganarelle, sensible et facétieux, toujours excellent ; Ronit Cohen, belle comme Françoise Fabian et Marie-Josée Nat, incarnant une noble et émouvante Conchita ; Muriel Adam, ici bien distribuée à côté de belles dames dont il faudrait donner le nom à chaque représentation. Pas de fausses notes.

Et à un moment, au faite de la pièce, avec Bédéneau, cette certitude d’assister au meilleur de ce qui était donné, cette nuit-là, dans un théâtre, à Paris…


Christian Morel de Sarcus

Théâtre du Nord-Ouest, le 4 août 2009